Un ami, un partenaire nous a quittés
• L’historique des liens et de la collaboration entre l’association et « Pako » remonte à 2003.
J’étais à l’époque Président de la communauté EMMAÜS Dordogne. Participant à l’assemblée générale mondiale d’EMMAÜS International, se déroulant au Burkina Faso, j’ai eu l’occasion de rencontrer Soumaïla et son ami Oumarou.
Le courant est passé de suite et au cours de nos discussions tardives un lien d’amitié et de respect a vu le jour.
Profitant d’une journée de repos accordée aux membres de la délégation, les deux compères m’ont entraîné à 500 km de la capitale, dans un village en pleine brousse, afin de rencontrer un Imam hors du commun.
La demande de ce religieux était claire, construire une école laïque, au sein d’un village musulman de 1200 âmes où personne ne s’exprime en Français (langue officielle au Burkina).
Après m’avoir fait part de ses motivations, nous assistons à la Cérémonie des Cailloux, cérémonie devant déterminer le nombre d’enfants susceptibles d’aller à l’école. Au nombre de 400, ceux-ci sont enthousiastes à l’idée de se rendre en classe.
Nous quittons le village en fin d’après-midi, sans rien promettre, en certifiant que nous étudierions avec sérieux la demande de l’Imam. La grande aventure a commencé ce jour-là !!!!!!
Oumarou a quitté le projet en cours de route trop occupé par ses différentes activités. Pako est resté fidèle jusqu’à son dernier souffle. Au cours de toutes ces années de collaboration, il était l’élément incontournable de toutes nos actions mises en route. Je me plaisais à dire que :
« Il y a douze millions d’habitants au Burkina, six millions connaissent Pako, six millions ont entendu parler de lui ».
Si aujourd’hui cette école fonctionne, c’est grâce à lui.
Le 24 novembre 2020, nous parlions au téléphone des latrines de l’école de Dissiné, de ses problèmes de cœur et de diabète.
Dans la nuit il a fait un malaise et il est tombé dans le coma dès son arrivée à l’hôpital.
Il ne s’est jamais réveillé. Il est décédé le 24 décembre.
Il aurait eu 48 ans le lendemain.